Henri Lorin (02/07/1866 Bayonne – 01/05/1932 Bordeaux)

Polytechnicien, Professeur de géographie coloniale à l’Université de Bordeaux, Député de la Gironde de 1919 à 1924 puis de 1928 à 1932, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1913 puis Officier en 1927

Henri Lorin était polytechnicien et brillant professeur de géographie à Pau, Tunis, à l’Ecole Normale Supérieure puis à la Faculté des Lettres de Bordeaux. Il devint député de la Gironde à deux reprises sous la bannière de l’Action républicaine et sociale, puis de l’Action démocratique et sociale. Membre de la Société Mathématique de France, il a publié de nombreux études et ouvrages sur l’Afrique et les colonies.

Comme d’autres ingénieurs et scientifiques, il étudia le dossier du transpyrénéen occidental par Canfranc et comprit vite la vacuité de ce projet. Il estimait inutile les transpyrénéens et souhaitait tout d’abord un vrai traité commercial entre la France et l’Espagne afin de renforcer les échanges commerciaux par le trafic maritime et par les deux lignes ferroviaires aux extrémités des Pyrénées. A juste titre, il pensait que la différence d’écartement des rails nuirait au trafic et préférait encourager le commerce des marchandises par les ports. Il estimait qu’au minima, quitte à faire le transpyrénéen par Canfranc, que le tunnel du Somport devait comporter deux voies, cependant une seule voie a été faite pour limiter le budget. Il combattait l’idée de faire payer par les contribuables français et espagnols des travaux coûteux qui n’allaient profiter qu’à un petit nombre et non à l’intérêt général.

Toutes ses intuitions sur le trafic maritime, sur les difficultés de transbordement dues à la différence d’écartement, à la voie unique, particulièrement sous le tunnel du Somport se sont révélées être tout à fait pertinentes et exactes.

Malheureusement, aujourd’hui, rien à changer. Plus de 100 années ont passé, mais nos politiciens locaux et les partisans de la réouverture refont les mêmes erreurs et ne veulent toujours pas apprendre du passé. Il suffirait de reprendre exactement les mêmes arguments, les adapter à notre époque et s’apercevoir que la problématique est toujours restée la même.