Gustave Regelsperger (31/07/1856 Rochefort – 12/06/1940 Rochefort)
Quelques citations extraites de “Les Transpyrénéens – Ce qu’on peut en attendre” dans la Revue Politique et Parlementaire du 10 octobre 1905, pages 1 à 28 :
p4 : “La construction de chemins de fer transpyrénéens répond-elle à une réelle utilité et ne s’abuse-t-on pas sur l’étendue des résultats qu’on peut en attendre ? Entre les deux voies ferrées extrêmes et les routes maritimes de l’est et de l’ouest, peut-on espérer qu’une route commerciale nouvelle trouvera un trafic suffisant ? On peut en douter et il semble probable qu’il s’écoulera un temps assez long avant qu’il existe entre la France et l’Espagne, par le milieu de la chaîne, un trafic très étendu. Le rapporteur du projet de loi, M. Janet, l’a lui-même reconnu. « Les tracés transpyrénéens, dit-il, ne seront pas, au début tout au moins, des lignes productives ; ils donneront probablement de très petits bénéfices d’exploitation tout à fait insuffisants pour correspondre à l’intérêt des capitaux engagés. »”
p5 : “Si nous envisageons particulièrement la situation de la France … Elle a sur les deux mers qui la baignent de grands ports par lesquels ses produits peuvent s’écouler sur n’importe quelle partie du monde, et elle n’a nul besoin de la faire passer par l’Espagne.”
p6 : “Malheureusement, tous ces avantages sont plus apparents que réels ; ce sont surtout de séduisantes illusions que donnent les lignes droites tracées sur les cartes géographiques, mais, dans la réalité des faits, il n’y a pas beaucoup à y gagner. Les diminutions de trajet ne seront obtenues qu’en empruntant des lignes dont la traction sera difficile, et qui, par conséquent, seront plus coûteuses et ne seront jamais des plus rapides. L’économie de temps et d’argent serait des plus problématiques.”
p7 : “La création de Transpyrénéens ne paraît donc nullement s’imposer comme une nécessité pour les besoins du commerce international. Cette création ne peut se justifier qu’au point de vue des intérêts locaux.”
p7 : “D’autre part, les lignes à percer à travers les Pyrénées n’ouvriront pas des routes de beaucoup plus avantageuses que celles qui existent déjà. Assurément, elles pourront être plus courtes par rapport à certains points, mais comme la traction sera plus difficile, les tarifs seront forcément plus élevés ; il en résulte que les marchandises s’en détourneront autant qu’elles le pourront.”
p21 : “Bien que cette ligne se présente dans des conditions économiques très défavorables, l’Espagne y tient pour des raisons politiques. Elle voit avec faveur un tracé qui, par Canfranc, viendrait déboucher dans l’Aragon, pays de loyalisme, et lui assurerait la sécurité de ses communications avec Bordeaux.”
p27 : “Mais le but poursuivi paraît devoir être beaucoup mieux rempli par un Transpyrénéen que par trois, pour le moment du moins. C’est à celui de Saint-Girons – Lérida qu’il faut donner la préférence, et il serait à souhaiter de voir achever dans un délai encore plus abrégé la construction de la section espagnole de Lérida à Sort. La ligne Oloron – Jaca ne devrait être acceptée qu’en second lieu, et si l’Espagne en fait une condition absolue de la convention. Quant à la ligne Ax – Ripoll, il n’y a qu’à l’abandonner entièrement.”
Quelques citations extraites de ” Les Chemins de fer transpyrénéens” dans la revue La Nature n°1718 du 28 avril 1906, pages 337 à 338 :
p337 : “On peut se demander s’il n’est pas excessif de songer à ouvrir en même temps trois percées centrales à travers les Pyrénées, alors qu’on ne sait même pas si une ligne unique pourrait être rémunératrice des dépenses énormes qui seront faites.”
p337 : “Celle d’Oloron à Jaca se présente dans des conditions économiques qui ne paraissent pas très favorables. En raison de ses fortes pentes, elle ne sera pas empruntée par les trains express. Elle rapprochera Toulouse de Saragosse, mais entre les deux villes les relations ne sont pas très suivies. Le principal motif pour lequel cette ligne n’a pas été déjà abandonnée, c’est que l’Espagne y tient pour des raisons politiques.”