Gustave Regelsperger fut un juriste et professeur de droit qui eut une carrière d’enseignant. Il divulgua de nombreuses publications scientifiques, juridiques et géographiques. Il fut membre de différentes sociétés savantes et académies liées à la géographie et aux colonies.

Il fut l’une des nombreuses personnalités qui estimèrent les transpyrénéens inutiles. Il déplora la convention du 18 août 1904 et souhaitait que les transports et trafics par les ports soient privilégiés. Il ne vit pas l’intérêt pour la France de faire transiter les marchandises par la ligne Pau – Canfranc – Saragosse à destination des colonies d’Afrique. Il estimait que les transpyrénéens n’auraient qu’un intérêt purement local avec quelques échanges limités. Il pensait que les compagnies préféreraient toujours un détour plus long mais moins cher que la ligne droite plus chère. Il vit uniquement un intérêt pour les voyageurs de Toulouse à Saragosse mais avec peu de trafic. Il regrettait la posture idéologique de l’Espagne à réaliser cette ligne exclusivement pour des raisons politiques à destination de l’Aragon loyaliste.

L’avenir lui donnera malheureusement raison. Sa volonté de développer le trafic des marchandises par les ports sera tout à fait judicieuse. Aujourd’hui encore, les ports d’Algésiras, Valence, Barcelone, Santander, Vigo, Bilbao assurent une très grande partie du trafic de marchandises de par le monde et l’Europe. Bien reliés aux hinterlands espagnols par des voies ferrées à l’écartement ibérique et par la route, ces ports continueront à se développer à l’avenir. La ligne ferroviaire Pau – Canfranc – Saragosse pèsera bien peu, si ce n’est rien du tout, dans ce transport de marchandises et sera irrémédiablement vouée à l’échec dès son éventuelle réouverture.