Pierre Juppont (05/12/1860 Bugnières – 29/02/1948 Toulouse)

Ingénieur des Arts et Manufactures, Inspecteur départemental de l’Enseignement Technique, Président de la société d’Astronomie populaire de Toulouse, Membre de l’Académie des Sciences de Toulouse, Adjoint au maire de Toulouse de 1900 à 1912, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1929

Pierre Juppont était ingénieur des Arts et Manufactures. Il travailla dans de nombreuses entreprises d’électricité, d’électromécanique et de transport, puis s’orienta vers l’enseignement technique à Toulouse. Membre de plusieurs sociétés savantes de Toulouse, il a publié de nombreux études et ouvrages sur l’électricité, le génie civil, les transports, la navigation aérienne… En 1902, il s’opposa vivement au maire de Toulouse au projet de construction du pont des Catalans allant jusqu’à proposer sa démission du conseil municipal, car ayant lui-même élaboré un autre projet. Durant cet épisode municipal qui dura deux années, ses interventions et joutes verbales sont restées longtemps dans les mémoires des Toulousains.

Il fut l’un des ingénieurs lucides qui comprit vite que le transpyrénéen occidental par Canfranc allait être un échec. Il étudia le dossier du transpyrénéen occidental à la suite de la Convention de 1904. Il fut très critique envers cette convention et estimait que la ligne Pau – Canfranc – Saragosse serait irréalisable. Il émit de très forts reproches à l’encontre de M. Delcassé qui était à l’origine de cette convention avec l’Espagne. Il estimait que le budget des travaux d’Oloron-Sainte-Marie au tunnel du Somport serait de 34MF, soit 640kF du kilomètre, et que les recettes annuelles seraient de 10 à 20kF, ce qui est négligeable, tout en mettant d’ailleurs en doute ces niveaux de recettes. Il plaida pour un autre système d’infrastructures basé sur des voies électrifiées de 1m qui feraient un réseau dans les Pyrénées et qui seraient reliées au réseau métrique déjà en place en Catalogne, ce qui permettrait de fortement limiter les coûts de construction et d’éviter les tunnels. Il regretta que la commission en charge des transpyrénéens n’ait pas retenu son projet. Il avança ses arguments dans plusieurs revues scientifiques et d’actualité. Il émit des vœux qui furent relayés le 13 février 1905 par la Société de Géographie de Toulouse.

L’avenir lui donnera malheureusement raison. Ses études et conclusions, revues à la lumière de la situation actuelle, sont aujourd’hui toujours d’actualité.