Alexandre Paringaux (04/12/1863 Ronssoy – 15/09/1894 Foix)
Quelques citations extraites de “Projets de traversée des Pyrénées par un chemin de fer” dans les Annales de Géographie, Tome 4 n°14, 1894, pages 30 à 46 publié quelques semaines après son décès prématuré et soudain à l’âge de 30 ans :
p30 : “Plus à l’Ouest une voie romaine traversait le Somport. La plus importante des routes historiques entre les deux pays : on en a retrouvé les ruines. Pendant tout le moyen âge et jusqu’à nos jours, le trafic par ce col a été considérable.”
p32 : “On a constaté que sur le versant français, la neige séjourne un mois à l’altitude de 650 mètres, trois mois à celle de 1 170 mètres, six mois à 1 650 mètres, huit mois à 1 830 mètres. C’est dire que pendant une grande partie de l’année, les communications seraient forcément interrompues.”
p35 : “Malgré les avantages incontestables de ce parcours [par le col d’Urdayté et la vallée du Roncal] à travers un pays riche et peuplé où les mines abondent, malgré la reconnaissance officielle de la voie, dont les travaux devaient être poursuivis simultanément avec ceux de la ligne qui coupe les Pyrénées Ariégeoises, la Convention de juillet 1885 lui préfère le tracé par Canfranc. Il semble que les délégués espagnols aux conférences de 1884 aient reçu des instructions très nettes à cet égard. Ce qui est certain, c’est qu’à leur instigation la préférence primitivement accordée à Roncal fut reportée sur Canfranc. Le fait que le premier de ces projets suit la frontière de la Navarre carliste et de l’Aragon, tandis que le second est tout entier sur le sol de cette dernière province, permettra peut-être de s’expliquer ce revirement qui a causé dans la vallée de la Saison un dépit et des regrets qui ne sont pas encore éteints.”
p38 : “La ligne d’Oloron à Huesca par Canfranc ne peut prétendre à une pareille importance économique. Les hautes vallées de l’Aragon, du Gallego, etc., sont sauvages et dépeuplées. La culture du sol est primitive; les ressources minérales limitées. Jaca, la vieille capitale de l’ancienne Aragon, est une ville dont le seul intérêt réside dans ses restes de fortifications jadis imposantes. Un peu plus bas, à Huesca, l’antique cité des Auskes ou Euskariens, commence la verdure, mais il faut pour rencontrer quelque activité arriver jusqu’à Saragosse dont le bassin « dans son encadrement de roches grises et pelées ressemble à une oasis ».”