Jean-Dominique Estradère était docteur en médecine de formation. Il s’installa comme médecin de l’Etablissement thermal de Luchon. Dans un livre paru en 1863 puis réédité en 1884, il décrivit les différentes techniques de massage qu’il a développé auprès des curistes. C’est le premier livre qui introduit le mot “massage” comme une technique médicale. Aujourd’hui encore, son livre reste une référence auprès des masseurs-kinésithérapeutes.

Il s’intéressa aux transpyrénéens en remettant en cause les conclusions de l’ingénieur Eugène Decomble sur la réalisation de deux transpyrénéens par la vallée du Salat et la vallée du Roncal ou la vallée d’Aspe. Il suggéra un seul transpyrénéen plus central passant par la vallée de la Pique et la vallée de l’Eresa et par la réalisation d’un tunnel de 13km entre Luchon et Monzon. Il estimait qu’un transpyrénéen par la vallée du Roncal ou la vallée d’Aspe serait trop proche du chemin de fer atlantique pour obtenir un revenu appréciable et que cette dernière ligne serait toujours privilégiée pour le trafic vers l’Espagne occidentale et le Portugal.

Son intuition sur la proximité entre la ligne de Canfranc et le corridor atlantique reste toujours d’actualité et en le paraphrasant, l’on pourrait toujours se dire que “la ligne Pau – Canfranc – Saragosse est toujours d’un intérêt précaire et nous demandons à nos politiciens locaux quel est le mobile qui oblige les deux nations à réhabiliter un chemin de fer, si voisin du corridor Atlantique, dont le coût serait de plus de 450M€.”