Eugène Decomble (01/08/1816 Strasbourg – 08/05/1889 Toulouse)
Quelques citations extraites de “Chemins de fer projetés à travers les Pyrénées centrales” dans le Bulletin de la Société de géographie de Toulouse n°6, 1886, pages 377 à 518 :
p398 : “…Or, le chemin de fer de Pampelune aux Aldudes traverserait précisément le foyer le plus actif des soulèvements carlistes, et, lorsqu’à l’origine des études de la zone des Pyrénées centrales, il a été question d’opérer une reconnaissance de la vallée de l’Iraty, placée entre celles de Roncal et des Aldudes, les ingénieurs espagnols ont immédiatement refusé de s’associer à ce travail, parce que cette direction tendrait à desservir la Navarre, « suffisamment desservie déjà. »”
p406 : “Donc, le revenu kilométrique du chemin de fer par Canfranc serait composé uniquement du contingent du trafic local et du contingent des relations des contrées sous-pyrénéennes françaises et espagnoles entr’elles.”
p407 : “En un mot, le chemin de fer d’Oloron à Saragosse et à Huesca par Canfranc paraît, quant au revenu kilométrique probable, même au-dessous de la limite qu’il conviendrait d’admettre rationnellement pour un chemin de fer traversant les Pyrénées centrales,…”
p409 : “En admettant, comme il convient, que toutes les difficultés fussent écartées dès aujourd’hui en ce qui regarde le souterrain international du Somport et en ce qui concerne la rectification de Jaca au Gallego par San Joan, les tracés par Canfranc permettraient d’espérer 15,375 francs durant les dix premières années d’exploitation, et 23,000 fr. par la suite : revenu qui ne suffirait certainement pas, considéré isolément, pour motiver les dépenses…”
p422 : “En résumé, par la seule raison qu’une route ou qu’un chemin de fer se trouve dans la zone directement influencée par un massif montagneux dont l’altitude maxima se rapproche de 3,000 mètres, il est, quoiqu’on fasse, à peu près impossible de mettre cette voie de communication absolument à l’abri d’accidents d’une extrême gravité.”
p423 : “Et, par conséquent, lorsque l’on n’est pas, comme on l’a été au contraire aux abords du Saint-Gothard, contraint d’asseoir un chemin de fer dans le voisinage immédiat des cîmes les plus élevées d’une haute chaîne de montagnes, il convient de fuir un tel voisinage.”
p446 : “Par conséquent, dès que les conférences internationales seront définitivement closes, les Chambres espagnoles et françaises ne pourront plus tarder beaucoup à choisir entre la solution, aussi parfaite que possible, qui serait composée de deux lignes simultanément construites suivant la vallée du Salat et suivant la vallée de Roncal, et la solution, moins favorable mais cependant acceptable à la rigueur, formée par le chemin du Salat et par un chemin qui suivrait la vallée de Canfranc avec passage à la Pena de San Joan de la sierra de Urruel, et embranchement de la Venta de Turuñana sur Saragosse par Zuera, sauf à convenir ultérieurement de l’époque d’exécution.”